Située à 15 minutes de marche au-dessus du village de Rapale, la chapelle ruinée San Cesareo offre une vue magnifique sur toute la plaine du Nebbiu. De dimension équivalente à la Chiesa Nera de Pieve elle lui est trés certainement contemporaine. Les sculptures du bandeau placé sous le toit de l'abside semble être d'ailleur dûs au même sculpteur. Encore relativemen en bon ètat en 1920 (date des deux premières photos) elle a subie depuis de trés sérieuses dégradation.
Ses murs polychromes font toutefois penser à l'église San Michele de Murato toute proche. Sa construction est certainement du début du XIIIeme siècle. L'édifice est inscrit depuis 1840 et classé depuis 1875.
Bien que figurant dans le rapport de Mérimée, cette église n’a pas eu de chance.
En 2013, une grue et du matériel d’entrepreneur témoignaient de la volonté de restaurer l’édifice mais les travaux sont arrêtés depuis plusieurs années.
Déjà en 1980, une poignée de bénévoles avaient entrepris de rassembler et de numéroter les pierres jonchant le sol afin de faciliter le travail de remontage mais tout ce travail n’a pas été optimalisé. Aujourd’hui encore de pierres éparses portant un numéro bien visible gisent sur le sol. La chapelle est aujourd’hui fort dégradée car elle a été en partie pillée par des récupérateurs de matériaux. Une photo de 1920 montre qu’une intervention à ce moment était possible et aurait pu la sauver. Espérons que les travaux interrompus puissent reprendre au plus vite pour sauver ce qui reste.
La chapelle a dû avoir du caractère : les dalles de schiste vert foncé alternant d’une façon aléatoire avec des blocs de calcaire gris blanc donnent un subtil jeu de polychromie surtout sensible sur la façade occidentale. Celle-ci est percée d’une porte surmontée d’un arc à claveaux vert foncé souligné par de petits claveaux blancs et d’un tympan reposant sur un linteau mouluré. Une croix ajourée a été reconstituée dans le sommet du fronton.
Les murs latéraux sont percés de deux fenêtres meurtrières chacun ; celles-ci présentent une archivolte échancrée en arc légèrement brisé. Seul le mur nord est doté d’une porte surmontée d’un simple linteau rectangulaire à l’intérieur et en bâtière à l’extérieur.
L’abside est particulièrement dégradée : sa fenêtre centrale a perdu son parement comme tout le côté sud d’ailleurs. Elle est ornée d’une arcature sur modillons moulurés et d’une corniche sculptée. Un décor en cordelette surmonte une série de motifs : palmettes, dragon à deux têtes, rinceaux stylisés. Mais de nombreux morceaux ont disparus.
La nef se termine par une abside dont la voûte en cul de four est construite de petites pierres. Le traditionnel arc triomphal est ici formé de petits claveaux bien réguliers.
Cet édifice du 13e siècle, de 12,40 m x 4,40 m, est bâti à flanc de colline sur une petite plate-forme dont le mur nord sert de mur de soutènement (près de 1 m) pour combler la déclivité du terrain. Il présente beaucoup de similitude avec San Nicolao de Pieve, situé non loin.